Prélèvement à la source : le taux neutre, un mauvais choix ?
Pour des raisons de confidentialité, le taux neutre paraît être un bon choix. Mais est-ce vraiment le cas ?
Bien que vous ayez choisi votre taux de prélèvement avant le 15 septembre, vous pourrez le modifier jusqu'au 15 décembre. Si vous avez fait le choix du taux personnalisé, calculé en fonction du revenu global de votre foyer, cela donnera une indication des revenus de votre conjoint à votre employeur. Sans oublier vos revenus fonciers et revenus issus d'un patrimoine financier !
Si vous souhaitez préserver la confidentialité de cette information fiscale, vous pouvez choisir un taux non personnalisé ou taux neutre. Celui-ci est basé sur le taux d’une personne célibataire et sans enfant. Ce taux est par exemple égal à 0% lorsque le salaire net mensuel imposable n'excède pas 1367 €, et à 20% pour un salaire mensuel imposable situé entre 5889 € et 7581 €.
Une option à manier avec précaution
Alléchante en apparence, l’option du taux neutre est-elle vraiment la meilleure ? Le taux neutre ne prenant pas en compte le quotient conjugal et familial dont vous pouvez bénéficier, ce choix doit être mûrement réfléchi. En effet, si vous êtes marié et/ou avez des enfants, le taux neutre sera supérieur à votre taux personnalisé et vous payerez donc plus d'impôt que nécessaire. L'administration fiscale vous restituera ultérieurement ce trop payé, mais pas avant l'année N+1.
Et si, au contraire, le taux neutre vous amène à payer moins d'impôt que le taux personnalisé, vous aurez un mois pour faire ajuster votre impôt sur le revenu en vous connectant sur impots.gouv.fr. Dans le cas d’un oubli, vous pourriez devoir faire face à une majoration de 10% sur le complément.
Il est donc nécessaire de bien réfléchir avant de faire le choix du taux neutre, car il comporte plusieurs avantages mais aussi de nombreux inconvénients…
(L’Express, Roselyne Poznanski, 13 septembre 2018)