Les résidences gérées pour étudiants

Les résidences gérées pour étudiants
Mardi 9 avril 2013

Philippe Nicolet fondateur du Groupe RÉSIDE ÉTUDES est le nouveau président de l’Association interprofessionnelle des Résidences étudiantes et de services (AIRES). Dans cet entretien, il donne son point de vue sur deux sujets d’actualités : l’encadrement des loyers et la suppression de la caution.

Pouvez-vous présenter l’AIRES ?
L’AIRES est une association de loi 101 née en 1994. Elle regroupe les principaux acteurs de la profession. L’originalité de notre secteur repose sur des offres d’habitat social et/ou d’un habitat privé. Nous représentons, après le secteur diffus et les CROUS, le troisième parc locatif pour les étudiants.
En plus de 30 ans, notre secteur a construit plus de 120 000 logements et près de 1 000 Résidences.

Le loyer dans le budget étudiant occupe une place très importante.
A votre avis, comment peut-on réguler la hausse des loyers ?
Pour les exploitants de Résidences étudiantes, la seule façon de procéder, pour influer sur une réelle baisse des loyers consiste… à augmenter le nombre de constructions. En effet, une observation attentive des prix des loyers en Résidences étudiantes privées montre qu’ils sont sujets à l’autorégulation. A Nantes, par exemple, le manque de logements étudiants s’était fait cruellement entendre dans les années 90. Aujourd’hui, le nombre de Résidences étudiantes est supérieur à la moyenne et a, de facto, régulé le prix des loyers. D’autres villes comme Grenoble, Marseille, Rennes, Toulon, Avignon, Nîmes… suivent actuellement la même tendance pour le plus grand bonheur des étudiants. Enfin, il est indispensable de maintenir et de renforcer les aides comme l’ALS qui reconnaissent et facilitent l’autonomie réelle de l’étudiant.

Que pensez-vous de la suppression de la caution et de la garantie locative ?
En supprimant la caution et le mois de garantie locative, le risque de déresponsabiliser l’étudiant s’accentue et ne peut qu’augmenter. Et cela pour une raison assez simple : la pression parentale pour que l’étudiant prenne soin du logement meublé qu’il occupe pour faire ses études est plus forte que l’appel d’air que provoquerait le fait de pouvoir ne pas payer son loyer. Il s’avère indispensable de maintenir et renforcer la responsabilisation de l’étudiant. La question est assez simple, si ce n’est pas l’étudiant, qui va garantir le risque locatif ? Sans garantie, il faut être clair sur les conséquences.
Les opérateurs se tourneront inéluctablement vers d’autres publics, des publics moins fêtard et plus raisonnables que les étudiants. A tout supprimer, le risque de supprimer les étudiants eux mêmes devient une potentielle réalité. L’État peut-il tout garantir ? Il apparaît difficile, et utopique, du point de vue des finances publiques, de créer un modèle ou c’est en définitive à l’État de payer les loyers étudiants impayés.

En terme de définition juridique (seule la Loi Censi-Bouvard en a proposé une), la Résidence avec services pour étudiants est une Résidence occupée par des étudiants à hauteur de 70% du 1° octobre au 31 décembre et qui propose un minimum de prestations de services (accueil, mobilier, ménage, linge de maison, petit déjeuner…).
Il existe deux types de profils de résidences gérées pour étudiants : les résidences qui gèrent des logements sociaux conventionnés et celles qui ne sont pas conventionnés.
Dans le premier groupe, on retrouve des associations de loi 1901 comme par exemple : FAC-HABITAT 42 Résidences (4451 logements) ou ARPEJ : 47 Résidences (6100 logements). Mais également des établissements d’enseignements supérieurs qui gèrent des résidences pour leurs étudiants. L’ALEGESSEC (Association pour le logement des étudiants de l’ESSEC) dispose de 4 résidences pour un millier de logements. Il faut également souligner que certains privés comme par exemple le Groupe RÉSIDE ÉTUDES ont la particularité de gérer à la fois du logement social et des offres d’habitat privé.
Le second groupe rassemble des exploitants liés à des grandes entreprises, comme par exemple STUDEA (Nexity) : 147 Résidences (17 539 logements) ou STUDELITES (BNP Paribas Immobilier Résidentiel) : 52 Résidences (6 275 logements). Il regroupe également des entreprises de plus ou moins grande taille à capital familial et salarial qui se sont spécialisées sur cette activité, comme par exemple
Le Groupe RÉSIDE ÉTUDES : 83 Résidences (14 058 logements) ou TENEO : 6 Résidences (560 logements) et quelques indépendants et propriétaires.
Les résidences sont toutes référencées par le site Adele.org, la première place de marché et centrale de réservation du logement étudiant en France.

(Vincent Dupuy, Président Fondateur de l’ADELE - Universités & Territoires N°92– 4 Avril 2013)


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