L'immobilier, un placement pas comme les autres
Les épargnants sont de plus en plus nombreux à délaisser l’assurance-vie au profit de la pierre. Tout ce qu’il faut savoir pour ne pas se tromper.
L’an dernier, les fonds en euros des contrats d’assurance-vie ont rapporté en moyenne 2,3 %, soit 1,97 % après prélèvements sociaux (15,5 %). Un rendement qui reste supérieur aux 0,75 % offerts par le Livret A mais qui ne cesse de s’éroder, et c’est loin d’être fini. Surtout si la loi Sapin 2 pour la transparence financière, en cours de discussion à l’Assemblée nationale, l’encadre, comme le recommande le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) dans son rapport rendu cet été. Les épargnants se détournent d’ailleurs d’eux-mêmes de ce placement, puisque la collecte nette de l’assurance-vie a représenté 15,8 milliards d’euros au cours des huit premiers mois de l’année 2016, contre 16,6 milliards sur la même période de 2015. A contrario, le placement immobilier a le vent en poupe.
Les taux de crédit très bas dopent le rendement immobilier
Selon une récente étude du Crédit foncier, 65 % des Français (contre 57 % l’an dernier) privilégieraient l’immobilier comme premier choix d’investissement, contre 19 % pour l’assurance-vie. Cet appétit pour la pierre s’explique, entre autres, par un meilleur rendement : de 3 à 6 % brut. Mais ce nouvel engouement tient surtout, contrairement à l’assurance-vie, au fait que l’immobilier peut être financé à crédit. Avec les taux historiquement bas, votre effort de trésorerie est moindre. La pierre a une autre vertu : celle de doper le rendement. Effectivement, la conjoncture actuelle est très favorable à l’immobilier : outre son aspect défensif et tangible, il bénéficie d’un rendement plus intéressant que le traditionnel fonds en euros. Associée à un financement bancaire, l’opération n’en est que plus vertueuse en termes de taux de rentabilité. Les épargnants l’ont bien compris. « Le niveau des taux galvanise nos clients qui veulent sortir de la Bourse et de l’assurance-vie pour investir à crédit dans la pierre », dit Muriel Gamet, notaire associé chez Cheuvreux.
(Le Figaro – Colette Sabarly – 2 Novembre 2016)