Immobilier : pourquoi le crédit français est le meilleur d'Europe

Cocorico. Alors que le french bashing fait florès un peu partout en Europe, un domaine au moins s'affiche comme aussi vertueux qu'exemplaire : le crédit immobilier. Chez nous, il est moins cher et plus sûr. A tel point que nous bénéficions du taux d'impayés le plus faible du Vieux Continent !
Plongeon. En huit ans, le taux immobilier moyen a pratiquement été divisé par trois. A fin mai 2016, il s’établit à 1,71% hors assurances et coût des garanties, contre 5,07% à fin 2008 selon l’Observatoire du financement CSA/Crédit Logement. Cette chute du prix de l’argent fait le buzz et il faudrait être ermite ou martien – voire les deux – pour l’ignorer.
Rapport qualité/prix. Ce que l’on sait moins, c’est que le crédit immobilier à la française n’a pas que son coût modique à faire valoir. Au regard de certaines données souvent méconnues, il s’affiche comme étant le plus performant et le plus sûr du Vieux Continent. En d’autres termes, les Français sont incontestablement les champions d’Europe du financement du logement.
Taux planchers. Nos taux immobiliers sont les plus bas selon l’European Mortgage Association (AMF). En 2014 (dernières données disponibles), notre moyenne s’établit à 2,7%, contre 3,4% en Europe. Parmi les six pays les plus peuplés, l’Allemagne est à 2,5%, l’Italie à 2,8%, l’Espagne à 3%, le Royaume-Uni à 3,1%, la Pologne à 4,1%.
Sécurité renforcée. Chez nous, on ne prête qu’à taux fixes. Ces crédits dont les taux ne bougent plus après la signature du prêt comptent pour 99,9% de la production à fin mai 2016 selon CSA/Crédit Logement. En Espagne ou au Royaume-Uni, les emprunts sont le plus souvent révisables, donc moins sûrs puisque leurs taux peuvent varier, ce qui impacte la durée et/ou le montant des mensualités. En Allemagne, les crédits sont révisables par périodes de cinq ans.
Capacité à rembourser. Dans bien des pays, le montant accordé dépend de la valeur du bien, les critères tenant à la situation de l’acquéreur étant moins importants. En France, les banques se basent sur les ressources de l’emprunteur. L’échéance de crédit ne peut pas dépasser le tiers des revenus mensuels. D’autres critères relèvent de la même logique, comme le reste-à-vivre. Bref, les banques françaises ne prêtent qu’à ceux qui sont capables de rembourser.
Bons et mauvais payeurs. Les emprunteurs français mettent un point d’honneur à honorer leurs dettes. Selon un rapport du Haut Conseil de Stabilité Financière publié en juin 2015, la France est le pays en Europe qui présente le plus faible taux d’impayés : 0,1% des crédits à fin 2014, contre 0,5% en Allemagne, 1,5% au Royaume-Uni, en Espagne ou en Italie. En clair : 99,9% des prêts immobiliers français ne présentent pas d’incidents de paiement !
Endettement raisonnable. En Europe, l’encours moyen de crédit immobilier par ménage propriétaire quelle que soit la date de signature du prêt s’établit à 41.000 € selon une étude du Crédit foncier. Un montant qui s’élève à 47.100 € chez les Français. A comparer au Danemark (189.000 €), au Luxembourg (159.497 €), à la Suède (90.994 €) ou au Royaume-Uni (82.525 €)… Les moins endettés : les Hongrois avec 2.619 € d'encours de crédit par ménage propriétaire, les Bulgares (1.912 €), les Roumains fermant la marche avec 1.607 €.
(PAP - P. Chevillard - 09 Juin 2016)