Immobilier : nouveau record historique pour les taux de crédit en mai

Les taux de crédit immobilier ont touché un nouveau plus bas historique en mai selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Ils s’installent en dessous de 3 % sur 20 ans selon les courtiers en ligne.
« Jamais par le passé, les taux des crédits immobiliers n’étaient descendus aussi bas ». En mai, la tendance à la baisse des taux s’est poursuivi, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, après déjà un plus bas historique enregistré en avril. Les taux des prêts du secteur concurrentiel s’installent en dessous de 3 % (hors assurance et coût des sûretés), à 2,97 % en moyenne. Les taux se situent à 3,04 % pour l’accession dans le neuf et 2,96 % pour l’accession dans l’ancien. « La baisse se poursuit toujours, sous l’effet du coût des ressources et des taux de sinistralité des emprunteurs à très bas niveau », selon le Crédit logement qui y voit « la volonté des établissements de crédit de soutenir l’activité de marchés en fortes contraction ». Entre février 2012 et mai 2013, les taux dans l’ancien sont passés de 3,97 % à 2,95 % (2,97 % si l’on intègre les prêts pour travaux). L’organisme constate que 98,4 % des prêts ont été accordés à un taux inférieur à 4 %. C’était le cas pour « seulement » 79,1 % des crédits en 2012. Signe que la baisse des taux concerne quasiment tous les dossiers de financement, ce que confirment les premiers retours fournis par les courtiers en ligne Empruntis et Cafpi .
Selon le courtier Cafpi, le mouvement de baisse profite à toutes les durées d’emprunt. En moyenne, les taux à 15, 20 et 25 ans, ont perdu 0,05 %. Ils ressortent à 2,40 % sur 10 ans, à 2,70 % sur 15 ans, à 3 % sur 20 ans et à 3,30 % sur 25 ans. « Cette nouvelle détente s’explique par des indices de référence extrêmement faibles », explique le courtier. « Bien qu’en légère remontée, l’OAT 10 ans reste à un niveau historiquement bas : 1,92 % (1,70 % en avril) et permet aux banques de se refinancer à des coûts très attractifs sur le long terme ». On mesure ici l’impact de la baisse récente des taux d’intérêt directeurs de la BCE. Et selon Philippe Taboret son directeur général adjoint, les taux devraient «rester bas, ce qui créé des opportunités pour les emprunteurs ».
Concurrence accrue entre les banques
Mais Cafpi explique aussi ce reflux par « la politique des banques. Celles qui n’ont pas réalisé leurs objectifs du 1er semestre tentent de redresser la barre par des taux plus compétitifs ». Cette concurrence se retrouve d’ailleurs dans l’attention portée par les banques à certains dossiers jugés comme étant moyen. C’est le constat dressé en mai par Empruntis pour des clients qui ont obtenu des taux « inférieurs en moyenne de 0,20 à 0,30 % aux taux du marché affiché ». Le courtier qui précise qu’un dossier moyen avec des revenus moyens suppose toujours un apport minimum autour de 10 % et un endettement global inférieur à 33 %. Les bons dossiers continuent aussi de se négocier à des taux record, autour de 2,7 % sur 20 ans selon Empruntis.
Depuis le début 2012, les taux ont chuté de 1,05 % en moyenne note Cafpi. « A titre d’exemple, pour une mensualité de 1 000 euros sur 20 ans, la capacité d’emprunt est augmentée de 9,7 %. Cette importante amélioration conjuguée à la baisse des prix permet d’acheter par exemple 15 m² de plus à Metz ou plus de 7 m² à Marseille ou à Rouen ». Selon Maël Bernier d’Empruntis : « Pour l’emprunteur, comme nous ne cessons de le répéter depuis des mois, la situation est exceptionnelle et les conditions de financement hors norme ».
(Lesechos.fr - Pierrick FAY - 31 mai 2013)