Immobilier : les taux au plus bas de l'histoire
Les taux des crédits immobiliers sont passés sous la barre symbolique des 2 % pour s’établir à 1,97 % au mois de mars.
Du jamais vu... depuis l’après guerre. Selon les derniers chiffres de l’observatoire Crédit Logement/CSA, les taux ont accéléré leur baisse en mars pour s’établir à 1,97 % en moyenne (hors coût des assurances et garanties, toutes durées de prêts confondues) contre 2,09 % en février et 2,15 % en janvier. Comme les taux sont différenciés en fonction du bien, pour l’accession à la propriété dans le neuf, ils se sont affichés à 2,12%, et à 1,92% dans l’ancien.
Les taux des crédits immobiliers ont surtout battu le niveau de juin 2015 à 2,01 %, qu’on croyait alors être le dernier plancher avant le rebond. « La baisse des taux qui avait déjà été rapide durant les premiers mois de 2016 connaît une accélération remarquable en mars », relève l’Observatoire.
La baisse va se poursuivre en avril
Et ce n’est pas près de s’arrêter : les barèmes des banques pour avril sont orientés à la baisse. Elles se sont fixées les mêmes objectifs commerciaux en 2016 qu’en 2015, or en raison d’une demande morose à la fin de l’année dernière, elles sont en retard par rapport à leur feuille de route. Du coup, les établissements bancaires baissent leurs taux pour gagner des parts de marché. Les chiffres de la Banque de France montrent en effet que la production de crédit à l’habitat a augmenté en février (14 milliards d’euros contre 13,7 milliards en janvier). La baisse des taux devrait donc se poursuivre : la concurrence sera d’autant plus forte que la période allant de mars à juin est traditionnellement propice aux transactions immobilières. Surtout, le mouvement est soutenu par la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui a abaissé son principal taux de 0,05 % à... 0 %.
L’argent n’a jamais coûté aussi peu cher pour les banques, mais également pour les particuliers. Et cette baisse des taux permet aux ménages de dégager de substantielles économies. Le coût d’un crédit de 200.000 euros sur 20 ans est donc passé de près de 39.000 euros à 30.330 euros. Sur une plus longue période, entre un ménage qui s’est endetté en 2011 et un autre en 2016, la différence peut aller jusqu’à 55.000 euros, soit une baisse de 65 %.
(Les Échos - Étienne Goetz – 05 avril 2016)