Immobilier : les Français investissent pour défiscaliser

Immobilier : les Français investissent pour défiscaliser
Lundi 12 octobre 2015

Plus de 70 % des acheteurs de logements locatifs neufs investissent pour défiscaliser révèle une étude du Crédit Foncier. Largement devant le souhait de se procurer des revenus complémentaires pour la retraite.

La carotte fiscale est décidément un soutien indispensable à la bonne santé du bâtiment. Sous perfusion depuis des années, l’immobilier neuf ne peut plus se passer de la défiscalisation. Les ministres passent, laissant leurs noms aux divers systèmes imaginés pour encourager les acquisitions. Selon l’étude du Crédit Foncier ciblée sur les attentes et motivations des particuliers*, la première motivation de ceux ayant réalisé un investissement dans l’immobilier est la perspective de payer moins d’impôts. Pour 54 % des personnes sondées (neuf et ancien), elle se situe au premier rang des raisons de l’achat, avec une motivation nettement plus forte pour les investisseurs dans le neuf (71 %) que dans l’ancien (16 % seulement). Vient ensuite le moyen de disposer d’un revenu complémentaire à la retraite (pour 44 % des personnes sondées). C’est d’ailleurs la première motivation des investisseurs dans l’ancien (54 %); un chiffre bien plus fort que dans le neuf (40 %). En troisième position arrive la perspective de se constituer un patrimoine (41 %). Cette motivation est nettement plus élevée dans l’ancien (50 %) que dans le neuf (38 %). Vient ensuite la perspective de transmettre un bien aux enfants (32 %, soit 27 % dans le neuf et 41 % dans l’ancien).
Au-delà de la motivation fiscale, l’immobilier reste un actif privilégié par les investisseurs indique l’étude du Crédit Foncier. A la question: « Si vous disposiez d’une somme d’argent à investir, quels supports privilégieriez-vous ? », 57 % des personnes interrogées répondent qu’elles préféreraient investir, en premier choix, dans l’immobilier. Et cet engouement pour la pierre s’accentue car les investisseurs sont 57 % à indiquer l’immobilier en premier choix contre 51 % en 2014, soit une hausse de 12 %. En revanche, la part des investisseurs favorisant comme premier choix l’assurance-vie (24 %) a subi une baisse de 17 % comparé à 2014 (29 %).


Ile-de France et régions méridionales

Curieusement, le lieu d’investissement immobilier est très différent selon la nature du bien. S’il s’agit d’un investissement dans le neuf, il se fera majoritairement dans une zone géographique éloignée : 67 % des investisseurs acquerront dans une autre région ou un autre département que celui où ils résident (68 % en 2014). S’il s’agit d’un investissement dans l’ancien, il se fera à proximité du domicile de l’investisseur (68 % contre 66 % en 2014).

Les acheteurs ont un comportement plutôt grégaire car 78 % de l’investissement locatif se situe dans six régions sur vingt-deux : Ile-de-France, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, PACA, Languedoc-Roussillon. Ce phénomène de concentration s’accentue, la part de ces six régions passe ainsi de 73 % en 2010 à 78 % en 2015. « Ce tropisme vers le régions méridionales s’explique par les flux migratoires, précise Nicolas Pécourt, directeur de la communication du Crédit Foncier. Sur les quinze dernières années, la population de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon s’est accrue de près de 25 %. La concentration des investissements correspond à cette nouvelle demande ».

En 2015, comme les années précédentes, les investisseurs privilégient l’Ile-de-France (20,5 %) et la moitié sud de la France, en particulier le Sud-Ouest (Midi-Pyrénées 15,4 % et Aquitaine 11,5 %), la région PACA (12,2 %), la région Rhône-Alpes (10,6 %) et le Languedoc-Roussillon (8,2 %).

Parmi celles-ci, deux régions voient leur part augmenter sensiblement, entre 2010 et 2015: Ile-de-France : de 16,4 % en 2010 à 20,5 % en 2015 ; Midi-Pyrénées : de 12 % en 2010 à 15,4 % en 2015 ; Aquitaine : 10,7 % en 2010 à 11,5 % en 2015. Une région voit sa part inchangée : Rhône-Alpes avec 10,6 % en 2010 comme en 2015. Enfin, deux autres régions voient leur part baisser : PACA qui passe de 13,9 % en 2010 à 12,2 % en 2015 et Languedoc-Roussillon qui baisse de 9,8 % en 2010 à 8,2 % en 2015. Mais la hiérarchie devrait être bouleversées à compter de 2016. Avec le regroupement des régions qui ne seront plus que 13, celle issue de la fusion Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon (23,6 %) devrait être la première région de l’investissement locatif devant l’Ile-de-France (20,5 %).

Studios et deux pièces

La plupart des investisseurs privilégient les appartements (90 %) contre seulement 10 % pour les maisons. La part des studios et 2 pièces est majoritaire (59 %) et le bien acquis au titre de l’investissement locatif comporte en moyenne 2 pièces pour une surface de 41 m². Cette prédilection pour les petites surfaces est corrélée au coût médian d’une opération d’investissement locatif. Après une hausse enregistrée entre 2010 et 2014 (+ 10 %), le coût médian s’inscrit en retrait (- 4 % par rapport à 2014) au 1er semestre 2015, soit 160.000 euros au 1er semestre 2015. Et la quasi-totalité du bien est financée à crédit : en 2015, le crédit porte en moyenne sur 154.000 euros. Le mouvement de baisse des taux enregistré depuis plusieurs années a incité les investisseurs à augmenter la part financée à crédit (de 94 % en 2010 à 96 % en 2015). Le montant médian emprunté est en hausse de 8 % entre 2010 et 2015. Parallèlement, la répartition du taux d’apport a sensiblement évolué depuis 2010. Ainsi, au 1er semestre 2015, les dossiers sans apport financés par le Crédit Foncier représentent 65 % de l’ensemble des dossiers, contre 58 % en 2010.


(www.patrimoine.lesechos.fr - Marie-Christine Sonkin – le 17 Septembre 2015)

*3 000 personnes y ont répondu entre le 29 juin et le 29 juillet 2015




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