Crédit immobilier : les Français mieux lotis que leurs voisins européens

Crédit immobilier : les Français mieux lotis que leurs voisins européens
Mardi 13 juin 2017

Au petit jeu des comparaisons, les emprunteurs français peuvent s'estimer bien lotis. Les crédits immobiliers souscrits par les ménages dans l'Hexagone affichaient en effet en 2016 un taux d'intérêt de 1,6 % en moyenne, l'un des plus bas en Europe, selon une étude du Crédit Foncier portant sur les 28 pays de l'Union européenne et présentée mardi.

La forte concurrence qui règne sur le marché bancaire tire les tarifs vers le bas. D'autant plus que le crédit immobilier reste souvent un produit d'appel pour les établissements de crédit. L'encadrement du marché par le taux d'usure contribue, lui aussi, à contenir les taux d'intérêt pour les crédits immobiliers en France. Fixé par la Banque de France chaque trimestre, il établit un seuil maximum que les prêteurs ne sont pas autorisés à dépasser lorsqu'ils accordent un prêt : au deuxième trimestre 2017, il a été fixé à 3,20 % pour les prêts à taux fixe d'une durée de vingt ans et plus. Or, peu de pays européens disposent de législations similaires

La France se démarque d'autant plus que l'essentiel des crédits immobiliers y sont souscrits avec des taux fixes (96,7 % des nouveaux crédits en 2015). Ailleurs en Europe, les taux variables ou les taux fixes par périodes sont plus fréquents. « La logique voudrait que le taux d'intérêt moyen soit plus élevé dans un pays essentiellement tourné vers les taux fixes. Cela rend la tarification française d'autant plus remarquable », explique Nicolas Pécourt, au Crédit Foncier.

Entre 2008 et 2016, la baisse des taux a été significative dans l'ensemble des pays européens. Notamment en France, où ils étaient de 4,8 % en moyenne en 2008. « La baisse du coût du crédit est de l'ordre de 66 %, soit pratiquement une division par trois de la charge des intérêts d'un crédit immobilier », souligne l'étude du Crédit Foncier. Pour une mensualité et une durée identique, un ménage français peut emprunter 33 % de plus en 2016 qu'en 2008. Les prix de l'immobilier ayant peu augmenté sur cette période, les ménages profitent d'un pouvoir d'achat immobilier en hausse - calculé en additionnant l'effet de la baisse de taux et celui de l'évolution des prix immobiliers. En 2016, ceux-ci pouvaient ainsi acquérir, avec un crédit de même durée et à mensualités identiques, une surface de 30 % supérieure à ce qu'ils pouvaient acheter en 2008.

Tous les pays ne profitent pas de la baisse des taux

Tous les pays de l'Union européenne n'ont cependant pas bénéficié de la baisse des taux de la même manière. La forte hausse des prix de l'immobilier entre 2008 et 2016 en Allemagne (+33 %) ou au Royaume-Uni (+ 31 %) a en effet gommé les effets de la baisse des taux, et fortement réduit le gain de pouvoir d'achat immobilier pour les ménages locaux. « Le gain de pouvoir d'achat immobilier cumulé, entre 2008 et 2016, n'est ainsi 'que' de 3 % au Royaume-Uni et de 2 % en Allemagne », précise l'étude.

 Au contraire, en Europe du Sud, la chute des prix de l'immobilier a produit l'effet inverse. Les ménages espagnols peuvent ainsi acquérir en 2016 un bien 84 % plus grand qu'en 2008, pour une mensualité et une durée identiques.




(Les Echos, Jérémy Bruno, 16 mai 2017)




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